J3eA 5 (2006)
Doi : 10.1051/j3ea:2006017
Réseaux électrocinétiques et algèbre linéaire
(notions
fondamentales)
P. LAGONOTTE, Y. EICHENLAUB
I.U.T. de Poitiers,
Département GEII
Résumé : Cet article présente une séance de travaux pratiques
transversale entre les enseignements de mathématiques et délectricité. Le but
du TP est de déterminer les valeurs de lensemble des résistances dun circuit
sans avoir la possibilité daccéder individuellement à chaque élément. La
résolution de ce problème de manière élégante fait appel au calcul matriciel.
Après une étude complète rapide de laspect théorique du problème, larticle
détaille tous les éléments nécessaires à la mise en uvre pratique du TP. Des
exemples logiciels et quelques notices historiques sont fournis en annexes.
Mots Clés : algèbre
linéaire, matrices, systèmes maillés, électrocinétique, mesures, traitement de
linformation.
Connaissances requises pour les étudiants : électricité (loi d'Ohm et lois de Kirchhoff), mathématiques
(calcul matriciel).
Niveau des étudiants :
premier cycle universitaire.
1. Introduction
Lenseignement de lalgèbre linéaire peut poser des problèmes à certains de nos étudiants nayant pas des capacités dabstraction importantes. En effet, les matrices leur apparaissent souvent comme des objets mathématiques abstraits, et toutes les opérations sur les matrices restent pour la plupart dentre eux de simples mécanismes calculatoires.
Si le cours de mathématiques
se doit de rester essentiellement théorique, certains étudiants peuvent se
demander à juste titre : « À quoi tout cela peut-il bien servir ? ».
Dans le cadre dun cursus de formation « E.E.A. » de premier
cycle universitaire, les réseaux électrocinétiques offrent des exemples simples
de situations qui permettent dutiliser de manière concrète les concepts de lalgèbre
linéaire.
Notre objectif est de
présenter ici une application de lalgèbre linéaire aux systèmes électriques
maillés, et de montrer la puissance de cet outil mathématique pour résoudre
très simplement un problème apparemment complexe comme lanalyse du
fonctionnement dun réseau électrocinétique qui comporte un grand nombre
déléments. Sur le plan électrique, le seul outil nécessaire est la loi dOhm (1789-1854). Laspect
topologique du système maillé est pris en compte au niveau de la mise en
équation matricielle.
Nous avons essayé de rédiger
ce document pour quil soit facilement lisible à la fois par des mathématiciens
et par des électriciens, dans le but de contribuer si possible à un certain
décloisonnement de lenseignement.
2. Réseaux, systèmes maillés et matrices
2.1. La matrice des conductances [G]
Considérons un réseau électrique maillé constitué
déléments de conductances constantes comme présenté figure 1, et supposons que
lon injecte en lun des nuds nommé i un courant Ii. Les
courants à deux indices correspondent aux courants qui traversent les
conductances du réseau, alors que les courants à un seul indice correspondent
aux courants injectés de lextérieur du réseau (voir vecteur [I] plus loin).
Fig. 1. Les nuds et les branches dun réseau
maillé de conductances
La loi des nuds (lois
de Kirchhoff
(1824-1887)) appliquée au nud i sécrit alors tout simplement :
(1)
ce qui,
grâce à la loi dOhm, se
traduit par :
(2)
Si lon considère
maintenant un réseau plus général, constitué également de conductances
constantes, si lon note cij (ou
bien cji) la
conductance entre deux nuds i et j quelconques, et si lon injecte en chaque nud i ³ 1 un courant noté Ii, la loi des nuds
appliquée au nud i sécrit :
(3)
soit encore, pour tout i ³ 1 :
(4)
Notons [I] la matrice colonne (vecteur) des courants
injectés aux nuds (pour i ³ 1), et [V] la matrice colonne (vecteur) des potentiels aux nuds (pour
i ³ 1). Toutes les équations (4) correspondent
exactement à lunique équation matricielle :
[I] = [G]
[V] (5)
où [G] est la matrice des conductances, définie
par :
- les termes diagonaux sont égaux à la
somme des conductances reliées au nud i
: (j = 0 y compris);
- les termes non diagonaux valent
lopposé de la conductance reliant le nud i
au nud j : .
La matrice [G] se construit très simplement, même pour
des réseaux maillés de très grande taille, en disposant de la liste des
composants et de leurs deux nuds de rattachement.
Nous pouvons noter plusieurs particularités de la
matrice [G] :
- les termes diagonaux (Gii)
sont tous positifs ;
- les termes non diagonaux sont tous
négatifs ou nuls ;
- la matrice est symétrique (Gij
= Gji) ;
- pour les grands réseaux, la plupart
des termes non diagonaux sont nuls : la matrice est dite
"creuse". Physiquement, le bilan des courants en un nud donné nest
rattaché quaux tensions des nuds adjacents. Les interactions sont donc "locales" ;
- lanalyse de la matrice [G] permet de
retrouver la topologie du réseau ;
- cette matrice sétablit de manière
très naturelle à partir des éléments du réseau.
2.2. La matrice des résistances [R]
Par définition, la matrice [R] est simplement
linverse de la matrice [G] (lorsque cette dernière est inversible). On a
donc : [V]
= [R] [I].
Cette fois-ci, la matrice [R] est une matrice pleine,
car si nous injectons un courant au seul nud i (cest-à-dire si Ij
= 0 pour tout j différent de i),
nous obtenons :
Vj
= Rji.Ii.
Ainsi, Rji décrit lélévation des
potentiels dans l'ensemble du système suite à une injection de courant au seul
nud i. La matrice [R] traduit donc
linfluence dun nud sur tous les autres ; cest de ce point de vue une
matrice de sensibilité. Physiquement, linjection dun courant Ii au nud i va engendrer des variations de
tension dans l'ensemble du réseau, et pour i et Ii fixés, le
potentiel Vj au nud j
sera proportionnel à Rji.
Le terme diagonal Rii correspond à la
résistance équivalente du réseau pris dans son ensemble, vu du nud numéro i,
puisque lon a : Vi = Rii.Ii . Cest limpédance d'entrée entre le nud i et
le nud de référence. Les termes non diagonaux traduisent linfluence
réciproque dun nud sur un autre. En effet, si lon injecte un courant Ii
au seul nud i, le rapport des tensions Vi et Vj
est donné par léquation :
(6)
Les rapports Rji/Rii
et Rij/Rjj correspondent donc aux atténuations des
tensions entre les nuds i et j. Il faut toutefois remarquer que
latténuation (Vj/Vi) dune perturbation appliquée en i et observée sur le nud j nest en général pas égale à
latténuation de la même perturbation appliquée en j, et observée sur le nud i
!
Résumons les
principales particularités de la matrice [R] :
- les
coefficients de la matrice sont tous positifs ;
- la matrice [R] est symétrique :
Rij = Rji ;
- la matrice [R] est une matrice
mathématiquement pleine. Elle contient de façon intrinsèque les interactions
physiques entre tous les couples de nuds, ce qui a lavantage de donner une
vision "globale" de la
diffusion en tension dune injection de courant locale sur tous les autres
nuds du système. La matrice [R] est une matrice de sensibilité ;
- cette matrice est assez difficile à
établir et à interpréter à partir des éléments du réseau, mais elle est facile
à établir à partir de mesures faites sur le réseau.
Comme les matrices [G] et [R] sont inverses l'une de
l'autre, ces matrices contiennent intrinsèquement les mêmes informations. Mais
ces informations sont présentées sous deux formes différentes : l'une
locale pour la matrice [G], l'autre globale pour la matrice [R].
Remarque
: Une autre interprétation des
valeurs des coefficients Rij peut être donnée lorsque lon injecte
des courants Ii et Ij simultanément en deux nuds i
et j et en aucun autre. Il est alors dusage en électricité de résumer
le circuit par un schéma équivalent qui peut être dessiné sous deux
formes : le schéma en triangle (qui est sans doute le plus naturel) et le
schéma en étoile (voir figure 2)
Fig. 2. Linterprétation des termes de
la matrice [R] sous la forme de ponts diviseurs en « P » et en « T »
Dans
ce cas, on établit aisément que les valeurs des résistances équivalentes sont
données en fonction des Rij par les formules inscrites sur la figure
3. Le schéma en étoile apporte donc une signification physique précise au
coefficient Rij quand i ¹ j.
Le passage entre les figures 2.a et 2.b peut
seffectuer par transposition « triangle-étoile » (formules dArthur Edwin Kennelly
(1861-1939)). Remarquons aussi que seule la représentation en « P » ou « triangle » se généralise
lorsquil y a plus de trois pôles.
2.3. Matrices singulières et topologie du réseau
Nud
de référence
Léquation du nud de référence (numéroté 0) nest
autre que la somme des équations de tous les autres nuds. Pour que la matrice
[G] ne soit pas singulière (singulière = non inversible), il est donc
nécessaire de ne pas tenir compte de léquation du nud de référence. Le fait
de noter le nud de référence 0 permet de conserver une cohérence entre le
nombre de nuds du réseau et la dimension de la matrice [G].
Réseau
connexe
Un réseau
est connexe sil existe au moins un chemin pour aller dun nud à un autre. La
figure 3 présente des exemples de topologies connexe et non connexe. Dans le
cas où la topologie du réseau est non connexe, la matrice [G] associée au
réseau est singulière. En fait, la partie du réseau (k, 0) est électriquement
isolée par rapport à la partie (i, j, 0), et la différence de potentiel entre
les deux sous-réseaux est non calculable.
Fig. 3. Connexité des topologies et
matrices singulières
2.4. Systèmes linéaires, non réciproques et non
linéaires
Les matrices utilisées plus haut sont symétriques car
les résistances sont des éléments linéaires et réciproques.
Fig. 4. Elément linéaire réciproque
Un élément linéaire non réciproque
conduirait à une matrice non symétrique. Ce cas se rencontre en électricité
avec un générateur de courant commandé. Le courant prélevé au nud i et
apporté au nud j est alors fonction de la tension au nud i. De
ce fait, le nud i influe très fortement sur le nud j, alors que
les perturbations au nud j nont que peu dinfluence sur le nud i.
Fig. 5. Elément linéaire non réciproque
Si le réseau comporte des éléments non linéaires
comme des diodes, il nest plus possible dappliquer la méthode
ci-dessus : les différents cas de fonctionnement doivent être traités
séparément.
Fig. 6. Elément non linéaire (diode
idéale)
3. Application pratique
3.1. Matériel nécessaire
Pour mettre en pratique les notions précédentes, nous
présentons ici une séance de travaux pratiques facile à mettre en uvre.
Lobjectif est de déterminer les valeurs dun ensemble de résistances sans avoir
la possibilité daccéder individuellement à chaque élément. Cette situation se
présente concrètement lorsque des résistances ont été assemblées sur un circuit
imprimé, et que lon souhaite effectuer un test ou une vérification des
composants en fin dassemblage.
Matériel
nécessaire à la manipulation :
- une boîte Plexo comportant le réseau de résistances
¼ W de la série E12 à 10 % (voir figure 7),
- un multimètre (ohmmètre, voltmètre),
- une alimentation stabilisée,
- une calculatrice dotée de linversion matricielle ou
un PC avec un logiciel de calcul matriciel.
Fig. 7. La boîte Plexo et les bornes
daccès au réseau
Nous disposons dans la boîte dun réseau de
résistances dont les accès sont reliés à des bornes de connexion vers
lextérieur. Nous supposerons que la topologie de ce réseau à quatre nuds
correspond à celle de la figure 8. Lobjectif est de déterminer les valeurs des
dix résistances constituant le réseau à partir de simples mesures au niveau des
bornes daccès. Les résistances ne sont pas accessibles individuellement pour
effectuer des mesures à lohmmètre.
Fig. 8. Le réseau maillé de conductances
considéré
La matrice des conductances de ce réseau à 4 nuds est
de dimension 4x4, soit 16 éléments. Mais comme cette matrice est symétrique, il
ny a en réalité que 10 inconnues à déterminer, soit le même nombre que le
nombre de résistances à calculer.
3.2. Les mesures
Première
étape
On mesure à lohmmètre les 4 impédances dentrée entre
les nuds (1, 2, 3, 4) et le nud de référence (0). Ceci permet de remplir
directement la diagonale de la matrice [R], soit R11, R22,
R33, R44. Ces quatre impédances correspondent à
limpédance de Thévenin (18571926) du réseau (dentrée ou de sortie,
car le réseau est linéaire).
Deuxième
étape
En imposant une tension fixe à un nud dentrée i (ce
qui revient à injecter un courant Ii), on mesure ensuite la tension aux autres nuds j.
On complète alors la partie non diagonale de la matrice, colonne par colonne,
en utilisant le fait que :
La matrice [R] est donc remplie de la manière
suivante :
Il est possible de contrôler les mesures observées
pour la partie supérieure de la matrice en effectuant également les mesures
correspondant à la partie inférieure et en vérifiant que la matrice ainsi
obtenue est bien symétrique.
3.3. Inversion matricielle
Par inversion de la matrice [R], on obtient la matrice
[G] quil est possible dinterpréter sous la forme du réseau de la figure 8.
3.4. Détermination des conductances
Les valeurs des conductances
des éléments résistifs composant le réseau sont finalement obtenues à partir de
la matrice [G] :
c01 = G11
+ G12 + G13 + G14 =
W-1 c12 = -G12
=
W-1 c24 = -G24
=
W-1
c02 = G21
+ G22 + G23 + G24 =
W-1 c13 = -G13
=
W-1 c34 = -G34
=
W-1
c03 = G31
+ G32 + G33 + G34 =
W-1 c14 = -G14
=
W-1
c04 = G41
+ G42 + G43 + G44 =
W-1 c23 = -G23
=
W-1
Après ouverture de la boîte (figure 9), on peut
effectuer la lecture des valeurs des résistances à laide du code des couleurs,
et comparer avec les valeurs obtenues par mesure et calcul.
|
Valeurs
calculées |
Valeurs nominales lues |
|
Valeurs
calculées |
Valeurs nominales lues |
1/c01 |
W |
..
W |
1/c13 |
W |
.
W |
1/c02 |
W |
..
W |
1/c14 |
W |
.
W |
1/c03 |
W |
..
W |
1/c23 |
W |
.
W |
1/c04 |
W |
..
W |
1/c24 |
W |
.
W |
1/c12 |
W |
..
W |
1/c34 |
W |
.
W |
Fig. 9. Le réseau de résistances ¼ W de
la série E12 à 10 % monté sur circuit imprimé à lintérieur de la boîte Plexo
Les
résultats obtenus dans lexemple traité sont présentés ci-dessous. Pour
effectuer les calculs, on peut utiliser un grand nombre de logiciels courants,
tels que Maple,
MATLAB
ou LabView.
Nous pouvons nous rendre compte du très bon accord entre les valeurs calculées
et les valeurs nominales des composants.
Valeurs calculées |
Valeurs nominales |
R01 = 9829,19 W |
10 kW ± 10% |
R02 = 68785,62 W |
68 kW ± 10% |
R03 = 803602,21 W |
820 kW ± 10% |
R04 =
47498,65 W |
47 kW ± 10% |
R12 = 268047,86 W |
270 kW ± 10% |
R13 = 149001,36 W |
150 kW ± 10% |
R14 = 22367,91 W |
22 kW ± 10% |
R23 = 33074,66 W |
33 kW ± 10% |
R24 = 119039,07 W |
120 kW ± 10% |
R34 = 385429,17 W |
390 kW ± 10% |
4. Conclusion
Cette étude permet une première approche des systèmes
linéaires maillés, tout en ne faisant appel quà des notions connues.
Elle permet dutiliser les notions de conductances ou
dadmittances, beaucoup moins usuelles à nos étudiants que les notions de
résistances et dimpédances. Notons au passage que, sur des systèmes maillés,
la notion de conductance apparaît de manière naturelle pour construire la
matrice des conductances [G], alors que la notion de résistance est plus
compliquée à interpréter au niveau de la matrice des résistances [R].
Cette étude est également loccasion de revoir la
notion dimpédance de Thévenin appliquée à un système déjà complexe et
dapporter les connaissances de base nécessaires à la bonne compréhension du
fonctionnement de simulateurs numériques en électricité. Ce dernier sujet
dépasserait toutefois le cadre de cet article.
Du point de vue mathématique, cette étude permet
linterprétation physique des éléments dune matrice et de sa matrice inverse.
Elle est donc loccasion de faire une séance de travaux pratiques transversale
entre les enseignements de mathématiques et délectricité.
5. Références
A. CALVAER, Electricité théorique, Fascicule 2 : Analyse des circuits linéaires passifs, Editions Derouaux, B‑4000 Liège Belgique, 1978.
P.
JOUBERT, Circuits électriques et systèmes : méthodes modernes de calcul,
Technique et Documentation Lavoisier, 1986.
R.
BOITE, J. NEIRYNCK, Théorie des réseaux de Kirchhoff, Presses polytechniques et
universitaires romandes, 1996.
(Maple : logiciel mathématique de calcul formel)
> restart: with(linalg):
Warning, new definition for norm
Warning, new definition for trace
Entrée de la
matrice R trouvée daprès les mesures
> R := matrix([[8159.53, 3639.61, 4370.41, 5296.90 ],
[3647.46, 31829.38, 24579.22, 6440.64],
[4385.07, 24595.92, 43863.55,
6731.30],
[5300.77, 6432.00, 6714.54, 17044.80]]):
Calcul de la
matrice G
> G := evalf(inverse(R)):
Calcul des
résistances reliées au nud de référence
> r01 := 1/(G[1,1]+G[1,2]+G[1,3]+G[1,4]); r02 :=
1/(G[2,1]+G[2,2]+G[2,3]+G[2,4]);
r03 :=
1/(G[3,1]+G[3,2]+G[3,3]+G[3,4]); r04 := 1/(G[4,1]+G[4,2]+G[4,3]+G[4,4]);
r01 := 9829.192838
r02 := 68785.62334
r03 := 803602.2093
r04 := 47498.64879
Calcul des
autres résistances
> r12 := -2/(G[1,2]+G[2,1]); r13 := -2/(G[1,3]+G[3,1]); r14 :=
-2/(G[1,4]+G[4,1]);
r23 := -2/(G[2,3]+G[3,2]);
r24 := -2/(G[2,4]+G[4,2]); r34 := -2/(G[3,4]+G[4,3]);
r12 := 268047.8606
r13 := 149001.3608
r14 := 22367.90988
r23 := 33074.66308
r24 := 119039.0729
r34 := 385429.1650
(MATLAB : logiciel de simulation pour les sciences de lingénieur)
%
Dimension de la matrice
N = 4 ;
% Entrée
de la matrice R trouvée daprès les mesures
R = [8159.53 3639.61
4370.41 5296.90
3647.46 31829.38 24579.22 6440.64
4385.07 24595.92 43863.55 6731.30
5300.77 6432.00 6714.54 17044.80];
% Calcul
de la matrice G
G = inv(R);
% Calcul
des résistances reliées au nud de référence
r01 = 1/(G(1,1)+G(1,2)+G(1,3)+G(1,4)) ;
r02 = 1/(G(2,1)+G(2,2)+G(2,3)+G(2,4)) ;
r03 = 1/(G(3,1)+G(3,2)+G(3,3)+G(3,4)) ;
r04 = 1/(G(4,1)+G(4,2)+G(4,3)+G(4,4)) ;
fprintf(Résistances reliées au nud de
référence \r) ;
fprintf(r01 = %E\n,r01);
fprintf(r02 = %E\n,r02);
fprintf(r03 = %E\n,r03);
fprintf(r04 = %E\n,r04);
% Calcul
des autres résistances
r12 = -2/(G(1,2)+G(2,1)) ;
r13 = -2/(G(1,3)+G(3,1)) ;
r14 = -2/(G(1,4)+G(4,1)) ;
r23 = -2/(G(2,3)+G(3,2)) ;
r24 = -2/(G(2,4)+G(4,2)) ;
r34 = -2/(G(3,4)+G(4,3)) ;
fprintf(Résistances entre les nuds
\r) ;
fprintf(r12 = %E\n,r12);
fprintf(r13 = %E\n,r13);
fprintf(r14 = %E\n,r14);
fprintf(r23 = %E\n,r23);
fprintf(r24 = %E\n,r24);
fprintf(r34 = %E\n,r34);
Résistances reliées
au nud de référence
r01 = 9.829193E+003
r02 = 6.878562E+004
r03 = 8.036022E+005
r04 = 4.749865E+004
Résistances entre
les nuds
r12 = 2.680479E+005
r13 = 1.490014E+005
r14 = 2.236791E+004
r23 = 3.307466E+004
r24 = 1.190391E+005
r34 = 3.854292E+005
(LabView : logiciel dinformatique industrielle)
Fig. 10. Exemple de programme LabView
permettant de déterminer les valeurs des résistances
Notices biographiques
Georg Simon OHM,
Physicien allemand (Erlangen 1789 Munich 1854). En 1827, il publie un
mémoire « Die galvanische Kette,
mathematisch bearbeitet » comparant la conduction de lélectricité à celle
de la chaleur, étudiée par le savant français Fourier. Une quantité de chaleur
circule dans un conducteur de chaleur sil existe entre ses extrémités une
différence de température. De même, une quantité délectricité circule dans un
conducteur sil existe entre ses extrémités une différence de potentiel. On
remarque que les bons conducteurs de chaleur sont aussi les bons conducteurs
délectricité. Il introduit une terminologie scientifique dans les phénomènes
délectrocinétique, comparant le courant électrique au débit d'un liquide, la
différence de potentiel à une différence de niveau, et définissant de façon
précise la quantité délectricité, le courant électrique et la force
électromotrice.
Loi
dOhm : Le courant traversant
un élément conducteur est proportionnel à la tension apparaissant à ses bornes.
Premier
lemme de Kirchhoff : La somme algébrique des courants
circulant dans l'ensemble des branches incidentes à un même nud est nulle.
Second
lemme de Kirchhoff : La somme algébrique des tensions
aux bornes des branches constituant une maille est nulle.
Léon THÉVENIN, Physicien
français (Meaux 1857
Paris 1926). Après des études secondaires, Léon Thévenin entre
à lÉcole Polytechnique à Paris, où il est diplômé en 1876. En 1878, il rejoint
le corps des ingénieurs télégraphistes, qui deviendra plus tard les Postes,
Télégraphes et Téléphones français. Il commence par travailler au développement
des lignes télégraphiques à longue distance enterrées. Nommé inspecteur et
enseignant à lécole supérieure de télégraphie en 1882, il sintéresse de plus
en plus aux problèmes de mesure des circuits électriques. Après létude des
lois de Kirchhoff
dérivées de la loi dOhm,
il est lauteur, en 1883, dun théorème
qui porte son nom et qui permet le calcul de lintensité du courant dans une
dérivation ajoutée à un réseau complexe existant.
Théorème
de Thévenin : Tout circuit
linéaire complexe comportant des générateurs et des résistances peut se réduire
à un unique schéma équivalent de Thévenin comportant une seule source de tension
et une seule résistance. La valeur de la source de tension est égale à la
tension apparaissant entre les bornes a et b lorsque I = 0. La
valeur de la résistance est égale à la résistance équivalente entre les bornes a
et b après avoir mis à zéro (court-circuité) tous les générateurs
internes non liés.
Fig. 11. Équivalence de Thévenin
Arthur Edwin KENNELLY, Électrotechnicien américain (Coloba, près de Bombay, 1861
Boston 1939). Une des plus importantes contributions qu'il a apportées à
l'électrotechnique est constituée par un mémoire sur l'« impédance », présenté en 1893 devant l'American Institute of
Electrical Engineers et où, pour la première fois, on trouve l'application des
quantités complexes à la loi d'Ohm en courant alternatif. En 1902,
Kennelly a exposé sa théorie bien connue de l'influence de l'ionisation solaire
dans l'atmosphère sur les transmissions radioélectriques à longue distance,
théorie qui a été vérifiée expérimentalement depuis lors, et qui est à
lorigine de la conception de la couche ionisée de réflexion appelée « couche de Kennelly-Heaviside ».
Fig. 12. Transposition de Kennelly
Biographies
des auteurs :
Patrick LAGONOTTE
I.U.T. de Poitiers, Département HSE, 8, rue Archimède, 79000 Niort
Laboratoire dEtudes Thermiques, UMR CNRS n°6608, ENSMA, BP 40109, 86961 Futuroscope Cedex, France.
Tél : 05-49-49-81-23 Fax : 05-49-49-81-01 E-mail : lagonotte@let.ensma.fr
Ancien élève de lÉcole Normale Supérieure de Cachan, professeur agrégé de Génie Électrique en 1984, Docteur de lInstitut National Polytechnique de Grenoble en 1987. Il est Maître de Conférences à lUniversité de Poitiers depuis 1988 où il enseigne lélectrotechnique et est lauteur dun ouvrage sur les installations électriques. Il effectue ses recherches au Laboratoire dEtudes Thermiques de lENSMA de Poitiers. Ses principaux domaines de recherche sont la modélisation des systèmes, la thermique des machines électriques, le refroidissement des semi-conducteurs de puissance, les équations de diffusion et de propagation, la modélisation des systèmes dordre non entier ou dordre infini, la caractérisation des systèmes électrochimiques.
Yves
EICHENLAUB
I.U.T. de Poitiers, Département GEII, 6 allée Jean Monnet, 86010 Poitiers Cedex
Laboratoire de Mathématiques et Applications, UMR CNRS n°6086, BP 30179, 86962 Futuroscope Cedex, France.
Tél : 05-49-45-34-91 Fax : 05-49-45-38-80 E-mail : yves.eichenlaub@univ-poitiers.fr
Ancien élève de lÉcole Normale Supérieure, il est agrégé de mathématiques et docteur de lUniversité Bordeaux 1 spécialité Mathématiques Pures. Maître de Conférences à lUniversité de Poitiers depuis 1997, il y enseigne les mathématiques et est spécialisé dans le domaine des algorithmes en algèbre et en théorie des nombres.